08/07/2015
"Le dernier des hommes de Murnau"
Mercredi 14 octobre à 20h30
Pour créer le spectacle et entrer dans le film, le Cartoun Sardines a imaginé un reportage au moment du tournage et le spectateur
découvre Karl-Heinz Blauer, jeune journaliste de la radio bavaroise qui va assister au tournage, va rencontrer Murnau mais aussi le producteur de l’époque qui impose au réalisateur de donner au film une fin joyeuse. Contrairement à la majorité des films muets, le dernier des hommes ne comporte aucun intertitre. Toute la profondeur de l’histoire est transmise par l’image et le formidable jeu expressionniste des acteurs. Aussi le Cartoun Sardines a imaginé des dialogues en laissant vagabondé toute sa fantaisie.
Le spectateur est conquis par le texte teinté d’humour, par les bruits de la ville, par le grincement des portes, par l’allumette qui allume un cigare… et la musique est omniprésente.
Mais le parti pris de Pierre Marcon, compositeur du spectacle, n’est pas de coller à l’époque de l’oeuvre originale. “Quand on veut trouver une âme sonore à un film muet, confie Patrick Ponce, adaptateur et acteur du spectacle, on ne peut pas occulter que nous sommes en 2015 !“ Ainsi on entend du jazz mais aussi de la techno, et la célèbre chanson “Lili Marleen“, pourtant immortalisée par Marlène Dietrich en 1941, revient comme un refrain sur des rythmes reggae !
Le film est projeté dans une belle version restaurée et le noir et blanc reçoit par moments les éclats des leds rouges, verts et bleus, qui illuminent parfois les musiciens, mais le spectacle reste très respectueux de l’image. “On ne cherche pas de cohérence, poursuit Patrick Ponce, on prend une clé et on part dans le film“. Et le voyage est fort agréable, on se laisse séduire par le contraste entre le tragique de l’histoire et le ton enjoué du spectacle.