02/01/2025
PRIS QUELQUE PART SUR INTERNET
Docile. Voilà l’un des mots qui nous aura marqués au début de 2020, alors que nous étions toutes et tous plus ou moins en état de choc.
Utilisé par la Vice-première ministre du Québec pour qualifier le bon vouloir de la population de la province à suivre les consignes sanitaires, ce terme frappa les consciences.
On lui aurait préféré les adjectifs compréhensif, patient ou résilient, d’autant plus que la résilience psychologique est beaucoup valorisée à l’heure actuelle.
Ce concept, tiré de la physique, fait référence à la capacité d’un individu à se relever de situations difficiles et génératrices de stress.
On l’évoque aussi lorsqu’une population se remet sur pied après une catastrophe naturelle ou une pandémie. Mais comment savoir si, face à l’adversité, on fait preuve de résilience ou de résignation en acceptant l’inacceptable?
Et existe-t-il un point de bascule qui peut faire passer de l’une à l’autre?
Ne pas perdre espoir
Selon la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, la différence entre la résilience et la résignation réside essentiellement dans la capacité de s’adapter et de rebondir.
«La résignation s’apparente à ce qu’on appelle en psychologie le syndrome d’impuissance acquise», indique-t-elle.
«Prenons l’exemple d’une personne qui a été prise en otage dans un pays étranger pendant plusieurs années. Il se peut fort bien qu’à un moment donné, celle-ci se résigne. Elle ne cherche plus à échapper à la situation, elle a perdu tout espoir.»
La résignation est donc caractérisée par la perte de confiance en ses moyens pour remédier à la situation.
Rester actif
«On atteint le point de bascule quand on abdique, quand on subit passivement les événements», poursuit Mme Grou.
«Dans les cas extrêmes de résignation, il y a une espèce d’anesthésie psychique avec une perte de contrôle de la personne sur son existence. Tandis que dans la résilience, la personne est active. Elle se concentre sur les sphères de sa vie dans lesquelles elle peut encore exercer du contrôle, elle va chercher des exutoires. Dans l’exemple précité, l’otage pourrait s’entraîner tous les jours, écrire ou se projeter dans le futur en imaginant son retour à la vie normale.»
Pandémie, inflation, catastrophes naturelles, extinction progressive de certaines espèces, dont la plus alarmante celle des abeilles… N’en jetez plus, la cour est pleine!
Garder espoir, entrevoir l’avenir avec optimisme, rester actif et s’adapter au mieux, voilà de judicieux conseils dans un monde qui nous demande de plus en plus d’être résilients… et non pas de devenir des moutons!