Les trésors de Mina

Les trésors de Mina Je suis Aminata GBANE, Technicienne en Éducation spécialisée.

Les trésors de Mina est une aventure interculturelle, qui vous embarque dans un
voyage à la découverte de l'Afrique, où se mêlent rires, couleurs, jeux et apprentissage. Passionnée par la culture africaine et désireuse de la partager avec les enfants, je propose des animations ludiques et enrichissantes pour tous les âges.

🌑 Épisode Final – Le prix du serment briséLe ciel était lourd ce soir-là. Les nuages, noirs comme le deuil, étouffaient ...
11/27/2025

🌑 Épisode Final – Le prix du serment brisé
Le ciel était lourd ce soir-là.
Les nuages, noirs comme le deuil, étouffaient les étoiles.
Dans le village , on ne chantait plus. On attendait.
Car le sang allait peut-être tomber.
Adjoa, belle et forte, se tenait entre deux mondes : celui de l’amour et celui des ancêtres.
Tano, son frère, fils du chef, portait une lance peinte de noir, couleur du serment ancestral.
Et Koffi, l’homme qu’elle aimait, tenait sa main tremblante.
Le cercle des anciens était silencieux.
Même les enfants, d’habitude curieux, se cachaient derrière les pagnes de leurs mères.
— Tu as rompu le pacte, Adjoa, dit Tano en frappant le sol de son bâton.
— Le sang appelle le sang. Le choix est fait.
Adjoa se leva, la tête droite, les larmes perlant aux coins de ses yeux sans jamais tomber.
— Si l’amour est une faute, alors je choisis de mourir coupable.
Car vivre sans amour, c’est mourir mille fois dans le silence.
Tano baissa les yeux. Mais sa main ne tremblait pas.
Il avança.
Koffi cria.
— Non ! Ne fais pas ça ! Elle est ton sang !
Mais la tradition…
…ne connaît pas les tremblements du cœur.
Un éclair traversa le ciel.
Et puis, un cri.
Sec. Brutal. Étouffé.
Adjoa tomba, dans les bras de Koffi, son pagne blanc se teintant lentement de rouge.
Elle sourit… une dernière fois.
— Je t’attendrai… de l’autre côté de la rivière.
Là où l’amour n’a pas besoin de se cacher.
Son souffle s’éteignit comme une flamme dans le vent.
Et le silence retomba. Plus épais que la nuit.

Tano resta figé. Il lâcha sa lance.
Ses genoux heurtèrent la terre.
Ses yeux se perdirent dans le vide, comme s’il avait vu les esprits lui tourner le dos.
— Qu’ai-je fait ?
— Qu’ai-je fait ?!
Il hurla. Un hurlement si profond que les oiseaux quittèrent les arbres.
Depuis ce jour, il ne parla plus jamais.
Il errait entre les cases, nu-pieds, murmurant le nom de sa sœur à l’aube comme un chant maudit.

Koffi, quant à lui, enterra Adjoa au bord de la lagune, sous un baobab aux fleurs rouges.
Il planta un collier d’ébène sur sa tombe.
Et ne se maria jamais.
Chaque année, à l,anniversaire de sa mort, il venait y chanter une berceuse Apollo.
Les enfants l’écoutaient en silence, même sans comprendre les mots.
À Djoboué, la nouvelle de l'affront de Tano, de son échec à ramener sa sœur, se répandit comme une maladie. La mère d’Adjoa, brisée par la honte et le chagrin de la perte de sa fille, cessa de parler à son mari. Le chef N'Dia, accablé par l'humiliation et le désarroi, sombra dans la boisson et le tabac, son autorité s'effritant chaque jour un peu plus. Son frère, observant sa faiblesse, complota en silence et le détrôna sans effusion de sang.
Le silence s’installa alors sur la maison du chef déchu, un silence lourd, permanent. Ni rire, ni chant ne résonnèrent plus. Juste le vent, qui portait les murmures du regret, et le poids écrasant d'un honneur bafoué.

Épisode 4 : Le retour de Tano🎭 Conte africain – suite de l’épisode 3Le tonnerre grondait au loin, sourd comme un tambour...
11/25/2025

Épisode 4 : Le retour de Tano
🎭 Conte africain – suite de l’épisode 3

Le tonnerre grondait au loin, sourd comme un tambour de guerre. Dans le village de Djoboué, les ancêtres semblaient murmurer, inquiets.
Tano, frère aîné d’Adjoa, venait d’apprendre ce qu’il avait toujours redouté : sa sœur avait retrouvé Kofi.
Pire, ils vivaient ensemble, loin des terres sacrées, loin du regard de leur lignée.
Il serra les poings, son cœur lourd.
L’amour n’était plus une affaire de cœur.
C’était une insulte.
Une flèche dans l’orgueil du clan.
— Elle est ma sœur, mais elle a brisé le serment.
— Elle reviendra, morte ou repentante.
Tano, fils du chef, leva une troupe de jeunes guerriers. À l’aube, ils partirent en silence, les visages peints de rouge, comme le feu de la colère.
Ils allaient ramener la honte… dans une corde.

Au bord de la lagune d’Assiné, Adjoa et Kofi vivaient cachés.
Ils construisaient une case de fortune, entourée de palmiers et de manguiers, les rires des enfants du village en fond sonore.
Mais dans les yeux de Kofi, l’inquiétude poussait comme une ronce.
— Ils viendront, Adjoa. Tu le sais.
— Je n’ai plus peur, tant que je suis à tes côtés, répondit-elle, la voix tremblante.
Le soir, ils allumaient un feu et chantaient les vieux chants Apollo, comme pour supplier les esprits de les protéger.
Mais les esprits n’ont pas toujours le pouvoir de changer le cœur des hommes.

Une nuit, la brise apporta des pas.
Des torches.
Des cris.
Et puis… le regard glacé de Tano.
Il entra dans la cour comme un roi trahi.
— Adjoa. Le conseil t’appelle. Le clan réclame justice.
Elle s’avança, droite.
— Je n’ai trahi que la peur. Pas mon cœur.
Mais ses mots glissèrent comme l’eau sur les lances.
— Tu viendras avec nous. Ou alors…
— Ou alors quoi ?, gronda Kofi.
Tano dégaina sa machette.
Le silence tomba.
Le choix se dressait comme une falaise entre eux.
Et dans ce moment suspendu, Adjoa fit un pas.
— Tano… tue-moi si l’honneur l’exige.
Mais sache que même morte, je l’aimerai.
Et ton nom sera celui qui m’aura tuée… non pour la justice,
mais pour la peur d’un amour qu’il ne comprend pas.
Tano vacilla.
Ses guerriers le fixaient.
Les esprits semblaient retenir leur souffle.
Et dans le fond de son âme… quelque chose céda.

Fin de l'épisode 4
Bientôt pour la finale ….

L’amour ou l’honneurÉpisode 3 : Le chant de l’exil 🎭 Conte africain – Suite de l’épisode 2Le soleil s’élevait lentement ...
11/22/2025

L’amour ou l’honneur
Épisode 3 : Le chant de l’exil
🎭 Conte africain – Suite de l’épisode 2

Le soleil s’élevait lentement au-dessus des collines rouges, brûlant la brume du matin comme un feu sacré. Sur le sentier de poussière, Adjoa marchait, seule, son baluchon attaché dans un vieux pagne noué sur sa tête.
Elle avait quitté Djoboué, sa terre, son sang, son nom.

Kofi vivait.
Elle devait le retrouver.
Loin des clans. Loin des lois.
Là où seuls les cœurs sincères osaient aller.

Elle traversa des villages où l’on parlait une langue étrange, où les enfants couraient derrière les chèvres en riant.
Une nuit, au bord d’un marigot sacré, elle rêva.
Elle vit une femme âgée, assise sur une pierre blanche.
La vieille chantait un air ancien, un chant que sa mère fredonnait autrefois.
"Nul ne fuit son destin.
Mais celui qui écoute son cœur
peut danser même dans le feu."
Adjoa s’éveilla en sursaut.
Devant elle, posée sur une feuille, une perle noire. Identique à celle du collier qu’elle avait laissé tomber le jour du mariage.
Kofi.
Il était passé par là.
Le destin leur laissait une trace.
Elle reprit sa marche, le souffle plein d’espoir.

Au même moment, Kofi s’était réfugié dans le village de sa grand-mère, au bord de la lagune . Là-bas, les traditions étaient plus douces, mais les rancunes ne s’effaçaient jamais.
Le fils de l’ennemi restait un fils de l’ennemi.
Mais Kofi, lui, était devenu un homme de la forêt. Il aidait les pêcheurs à tresser leurs filets, il apprenait les rites oubliés des anciens, et le soir, il gravait dans le bois les visages qu’il avait perdus : sa mère, son père… et Adjoa.
Un jour, une vieille du village nommée Nanan Affoué, l’appela.
— L’amour que tu portes est un feu. Si tu le laisses sans voix, il te brûlera de l’intérieur.
Il la regarda, surpris. Elle ajouta :
— Va au marché des promesses. Sous l’arbre aux mille noms, quelqu’un t’attend.

Le destin, encore.

Quand Adjoa arriva au marché, elle fut happée par le tumulte : les chants, les danses, les masques, les odeurs d’attiéké fumant. Elle erra, les yeux écarquillés, puis le vit.
L’arbre aux mille noms.
Un fromager immense, ses racines comme des bras ouverts. Sur son tronc, des centaines de coquillages gravés. Des serments. Des adieux. Des prières.
Elle s’approcha.
Et là, posé contre l’écorce, un visage. Celui de Kofi. Plus mûr. Plus fort. Mais les mêmes yeux.
Il ne parla pas. Elle non plus.
Le silence dit tout.
Le pardon.
Le manque.
La promesse.
Il tendit la main. Elle posa la sienne.
Et sous l’arbre aux mille noms, deux âmes séparées par l’honneur furent réunies par l’amour.

Mais le monde n’avait pas oublié leur trahison.
À Djoboué, le frère d’Adjoa, Tano, apprenait leur fuite. Et il fit le serment de les ramener… par la force s’il le fallait.
Car dans les histoires anciennes, l’amour ose tout…
Mais c’est toujours l’honneur qui réclame la dernière parole.

🌑 L’amour ou l’honneurÉpisode 2 : Le prix de la désobéissance 🎭 Conte africain – Suite directe de l’épisode 1La forêt ét...
11/20/2025

🌑 L’amour ou l’honneur
Épisode 2 : Le prix de la désobéissance
🎭 Conte africain – Suite directe de l’épisode 1

La forêt était devenue un piège.
Là où Adjoa espérait retrouver l’homme qu’elle aimait, elle n’avait trouvé que des visages masqués et des juges silencieux. Les tambours de la nuit avaient cessé. Le vent ne soufflait plus. Même les esprits semblaient retenir leur souffle.

Quand elle rouvrit les yeux, elle était allongée sur une natte rugueuse, dans une case obscure. Une flamme tremblotait dans une calebasse d’argile. Autour d’elle, des femmes voilées récitaient des incantations à voix basse. On lavait son front avec de la cendre, on posait sur sa langue des gouttes d’une potion amère.
— Où suis-je… ? murmura-t-elle, la voix brisée.
Une voix sèche lui répondit :
— Chez les Komian. Tu as souillé ton sang. Tu dois être purifiée.

Pendant ce temps, au village, le chef N’Dia frappait le sol avec son bâton cérémoniel. Le regard dur, la gorge serrée.
— Ma propre fille… choisissant l’ennemi…
Son épouse, assise près du feu, ne leva pas les yeux.
— Elle a choisi l’amour, pas la guerre, dit-elle simplement.
Le chef la foudroya du regard.
— L’amour ne fait pas vivre un peuple. L’honneur, oui.
Mais ses mots sonnaient creux dans la nuit. Comme un tambour percé.

Sur la colline des Esprits, Kofi attendait. Les heures s’égrenaient comme des gouttes d’huile sur la braise. Il guettait le bruissement de feuilles, l’écho d’un pas. Mais rien. Rien qu’un silence qui lui déchirait l’âme.
Alors il comprit.
Elle ne viendrait pas.
Ou… elle ne le pouvait plus.
— Adjoa… souffla-t-il, les yeux levés vers les étoiles.
Il déposa à ses pieds un collier de perles noires — leur promesse. Puis, il s’éloigna dans les ténèbres, le cœur vide.

Trois jours plus t**d, Adjoa fut ramenée au village.
Les femmes du clan l’avaient baignée, voilée, et ornée d’un nouveau pagne blanc. Mais dans ses yeux, la lumière s’était éteinte. Elle ne pleurait pas. Elle ne parlait plus. Son cœur battait, mais son âme était restée là-bas, sur la colline.

Le jour de l’union avec Djanou arriva. Le village entier était réuni. Les tambours, les chants, les offrandes. On parlait d’alliance, de paix, d’avenir.
Mais Adjoa, elle, marchait comme une ombre
Devant l’autel des ancêtres, alors que Djanou tendait la main pour la première libation, elle s’arrêta.
Silence.
Puis, sa voix claire, comme une lame :
— Je refuse.
Un murmure. Puis le tumulte.
— Je refuse de lier mon nom à une paix sans vérité. Mon cœur a déjà choisi. Ce mariage serait un mensonge aux vivants… et aux morts.
Le chef N’Dia se leva, fou de rage.
— Tu n’es plus ma fille.
Adjoa le fixa, le regard calme, mais tremblant.
— Alors je marcherai sans nom… mais avec mon âme entière.
Elle retira son collier. Le laissa tomber au sol. Et tourna le dos à tous.

Elle quitta Djoboué seule, au milieu des cris, des larmes, des malédictions. Mais dans le ciel… un oiseau noir s’envola. Libre. Majestueux.

🎬 Fin de l’épisode 2
💔 À suivre dans l’épisode 3 : Le chant de l’exil
"Exilée par le sang, guidée par l’amour… où se cache la vérité quand les deux mondes s’affrontent ?"

J’ai tellement aimé ce conte-là que j’ai essayé de le transformer en vidéo. Hélas… mon talent de montage m’a trahi 😭😂J’a...
11/19/2025

J’ai tellement aimé ce conte-là que j’ai essayé de le transformer en vidéo. Hélas… mon talent de montage m’a trahi 😭😂
J’ai mis ça de côté, puis je suis revenue dessus. Bref, après plusieurs mois de combat avec moi-même, je me suis dit : « Publie seulement ! »
Alors le voilà, avec tout mon cœur. ❤️

🎭 Conte dramatique inspiré de la culture Apollo, Côte d'Ivoire

L’amour ou l’honneur

Épisode 1 : Le serment brisé


Dans un coin reculé de la Côte d’Ivoire, là où les arbres parlent avec le vent et où les tambours murmurent des secrets anciens, le village de Djoboué s’éveillait au rythme sacré des traditions. Les femmes pilaient le mil sous les palmiers, les enfants riaient dans les chemins sablonneux, et l’air vibrait d’un parfum de bois rouge et de feu de brousse.
Dans ce décor paisible mais chargé de règles anciennes, Adjoa, 18 ans, marchait droit, vêtue d’un pagne tissé aux couleurs de la terre. Belle et fière, elle saluait les anciens avec respect.
« Adjoa ! Bientôt épouse, bientôt reine ! Que les ancêtres te bénissent ! » lança une marchande.
Elle sourit doucement, cachant dans son pagne une lettre parfumée d’espoir.
Car Adjoa portait un secret. Un amour interdit.

Ce soir-là, à la colline des Esprits, où les feuilles ne bougent que si les ancêtres l’autorisent, elle retrouva Kofi, jeune homme au regard franc, fils du clan Bada, ennemi juré des siens.

« Demain, ils vont t’unir à un autre. Tu dois partir avec moi ce soir. »
Adjoa baissa les yeux.
« Si je pars, je tue mon père. Si je reste, je me tue moi-même… »
Le silence pesa, troublé seulement par le hululement grave d’un hibou, présage de tragédie.
« J’ai juré aux esprits, » dit Kofi, la main sur sa poitrine. « C’est toi ou personne. »
Leur étreinte se fondit dans l’ombre.

Le lendemain, au centre du village, le grand tam-tam royal résonna. Le chef N’Dia, père d’Adjoa, prit la parole devant les familles réunies.
« Ma fille épousera Djanou, fils du guérisseur. Ainsi la paix entre nos lignées sera scellée. Aucune souillure ne franchira le seuil de notre nom. »
Les acclamations fusèrent, mais dans les yeux de la mère d’Adjoa, un voile d’inquiétude passa.
Car elle savait.

Dans sa case, Adjoa était assise en silence pendant que sa mère peignait ses tresses. L’instant était lourd.
« Maman… j’ai fait un serment. Pas à un homme… à mon cœur. »
Sa mère la fixa longuement.
« Si tu pars, tu abandonnes ton nom. Mais si tu restes, tu abandonnes ton âme. »
Elle lui tendit un petit bijou sculpté dans le bois sacré.
« Va. Mais ne regarde pas derrière toi. »

La nuit était tombée, noire comme un deuil. Adjoa s’échappa, le cœur tambourinant dans sa poitrine. La forêt l’avalait dans ses brumes.
Mais au lieu de l’amour… elle trouva la trahison.
Des torches surgirent. Des visages masqués, des silhouettes figées dans l’ombre.
« Elle a choisi un Bada. Elle salit le sang des Komian… »
Elle cria, elle pleura.
« Je ne suis pas une honte ! Je l’aime ! »
Mais la gifle fut sèche. La nuit se referma.

🎬 Fin de l’épisode 1

💔 À suivre dans l’épisode 2 : Le prix de la désobéissance
"Quand l’amour défie la lignée, qui doit plier : le cœur… ou le sang ?"

📖 Le Fardeau du MurmureÉpisode 5 : La vérité éclateLes jours passèrent.Le village semblait calme, mais ce n’était qu’un ...
10/23/2025

📖 Le Fardeau du Murmure
Épisode 5 : La vérité éclate

Les jours passèrent.
Le village semblait calme, mais ce n’était qu’un silence plein de honte et de malaise.
Kadiatou restait enfermée chez elle, le regard perdu vers la brousse. On ne venait plus la voir. Même les enfants, d’habitude si curieux, évitaient de passer devant sa porte.

Un soir, alors que le soleil s’éteignait lentement derrière les collines, une silhouette frêle frappa timidement à sa porte.
C’était Salimata, la jeune fille du vieux Tiénan — celle qu’on avait souvent vue rôder près des enfants au fromager.

Elle tenait un petit panier de maïs grillé.
Ses mains tremblaient.

— « Maman Kadiatou… je dois te dire quelque chose… »

Kadiatou la regarda, méfiante mais fatiguée.
Salimata éclata en sanglots :

— « C’est moi… c’est moi qui ai commencé la rumeur ! Ce jour-là, tu m’avais grondée parce que j’avais insulté Ibrahim. J’étais fâchée… alors j’ai dit à mon père que tu avais le mauvais œil… Je ne pensais pas que tout le monde allait y croire… »

Les mots tombèrent comme des pierres.
Kadiatou ferma les yeux. Une larme glissa sur sa joue, lente et lourde comme des années d’injustice.

Le lendemain, Salimata se présenta devant tout le village, tremblante, les yeux rouges.
— « Pardonnez-moi. J’ai menti. Kadiatou n’est pas une sorcière. C’est moi qui ai inventé. »

Un silence glacé tomba sur la foule.
Les uns évitaient son regard, d’autres murmuraient :
— « Mon Dieu… »
— « Nous avons détruit une vie pour un mensonge… »

Mais il était trop t**d.
La honte ne répare pas les blessures, et les regrets ne font pas revenir la confiance.

Le soir même, on trouva la maison de Kadiatou vide.
Elle était partie avant l’aube, sans bruit, laissant derrière elle un panier tressé, un pagne suspendu, et un silence plus lourd que la terre rouge de Kôdôkro.

Depuis ce jour, les anciens racontent aux enfants :

« Méfiez-vous du murmure. Il n’a pas besoin de vérité pour grandir,
il n’a besoin que d’oreilles pour s’enraciner.
Et quand il pousse, il détruit les cœurs avant même les maisons. »

Et sous le grand fromager, quand le vent souffle fort, on dit qu’on entend encore la voix de Kadiatou chuchoter :

« Le danger n’a jamais été la sorcière…
Le danger, c’est la peur qu’on sème. »

✨ Fin de la série : Le Fardeau du Murmure ✨

Le Fardeau du MurmureÉpisode 4 : Le jour de l’épreuveLe soleil se levait lourd sur Kôdôkro. Dans l’air flottait une inqu...
10/21/2025

Le Fardeau du Murmure
Épisode 4 : Le jour de l’épreuve

Le soleil se levait lourd sur Kôdôkro. Dans l’air flottait une inquiétude qu’on pouvait presque toucher. On avait décidé : Kadiatou devait être conduite chez le féticheur pour prouver son innocence.

Les tambours battirent tôt le matin, appelant tout le monde à se rassembler. Les ruelles s’emplirent de voix, de pas pressés, de visages fermés. Devant la maison de Kadiatou, une foule attendait.

Elle sortit lentement, un pagne noué à la taille, son foulard bien ajusté. Sa démarche était droite, mais ses yeux brillaient de larmes contenues. À ses côtés marchait Ibrahim, serrant sa main comme s’il voulait la protéger du monde entier.

Arrivée sous le grand fromager, elle s’arrêta devant le chef et le féticheur. Autour d’eux, la foule bruissait, mi-curieuse, mi-avide.

Le féticheur leva sa canne couverte de cauris et déclara :
— « Si Kadiatou dit vrai, mes esprits la protègeront. Si elle ment, ils dévoileront son secret. »

Un murmure parcourut la foule. Certains retenaient leur souffle. D’autres attendaient déjà la chute, impatients de voir le “spectacle”.

Alors Kadiatou avança d’un pas. Elle leva la tête, sa voix claire fendit le silence :
— « Vous me condamnez sans preuve. J’ai partagé vos joies, j’ai porté vos deuils, j’ai nourri vos enfants. Et aujourd’hui, vos regards me percent comme des lances. Où est passée votre mémoire ? »

Un frisson parcourut l’assemblée.
Bamba le forgeron baissa les yeux. Mariam, la vendeuse, se tortilla, mal à l’aise. Mais d’autres secouaient la tête, convaincus que ses paroles n’étaient qu’un voile pour cacher la vérité.

Le chef soupira. La foule attendait, avide de jugement.

Ibrahim, la voix tremblante, cria soudain :
— « Ma mère n’est pas une sorcière ! C’est vous qui inventez ! »

Ses mots résonnèrent comme une pierre jetée dans l’eau calme. Mais la méfiance était plus forte que l’innocence d’un enfant.

Et dans le cœur de Kadiatou, une certitude s’ancra : même si les esprits la déclaraient pure, le doute resterait. Car la rumeur avait déjà gravé ses cicatrices dans le village.

👉 Fin de l’épisode 4.

Le Fardeau du murmure 🗣🗣 Épisode 3 : La division du village🛖Quelques jours plus t**d, le tam-tam résonna dans les ruelle...
10/17/2025

Le Fardeau du murmure 🗣🗣

Épisode 3 : La division du village🛖

Quelques jours plus t**d, le tam-tam résonna dans les ruelles de Kôdôkro.
On appelait tout le monde sous l’ombre du grand fromager🪵, là où se tenaient les palabres.

Le chef du village, assis sur son tabouret d’ébène, regardait la foule. Les visages étaient graves, les murmures nombreux. On n’attendait plus, il fallait « régler l’affaire de Kadiatou ».

Il prit la parole d’une voix ferme :
— « Mes enfants, j’entends trop de rumeurs. Aujourd’hui, chacun parlera devant tous. La vérité sortira d’ici. »

Alors, l’un après l’autre, les habitants se levèrent.

Un vieil homme lança :👨‍🦳
— « Moi, je l’ai vue marcher seule la nuit. Qui sait ce qu’elle fait ? »

Une femme ajouta :
— « Depuis qu’elle est là, mes récoltes diminuent. Ce n’est pas normal ! »

Les voix montaient, les doigts s’allongeaient vers Kadiatou, assise au fond, le dos droit mais le cœur lourd.

Mais soudain, Bamba le forgeron s’avança et répondit d’une voix forte :
— « Et quand vos enfants tombaient malades, qui préparait les décoctions ? Quand vous aviez faim, qui partageait son riz ? Étiez-vous aveugles ce jour-là ? »

Un silence tomba. Mais déjà, un autre se leva pour répliquer :
— « Forgeron, tais-toi ! Même les sorcières font semblant d’aider pour mieux tromper. »

Et le cercle se brisa.
Deux camps se formèrent : ceux qui voyaient en Kadiatou une innocente👨‍👩‍👧‍👦 victime… et ceux qui étaient convaincus qu’elle cachait un secret dangereux.👨‍👩‍👧‍👧

Les palabres se transformèrent en querelles. Des amis d’hier s’insultèrent. Des frères de sang se tournèrent le dos.

Sous le grand fromager, l’unité de Kôdôkro se fissurait, pierre après pierre, comme un mur rongé par les termites.

Kadiatou, elle, ne dit rien. Ses yeux fixaient la terre rouge sous ses pieds. Dans son silence, il y avait plus de douleur que dans mille paroles.

Et ce jour-là, le village comprit une chose : la rumeur n’était plus un simple murmure. Elle était devenue une machette qui tranchait les liens du vivre-ensemble.🥲

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👉 Fin de l’épisode 3.

Comme le dit le proverbe, "Un seul murmure peut faire plus de mal que mille épées." Découvrez comment les simples chucho...
10/16/2025

Comme le dit le proverbe, "Un seul murmure peut faire plus de mal que mille épées." Découvrez comment les simples chuchotements du marché de Kôdôkro transforment la vie de Kadiatou et de son fils, semant les graines de méfiance qui menacent d'isoler une famille entière. »

📖 Le Fardeau du Murmure
Épisode 2 : Les graines de méfiance

Le lendemain matin, le marché de Kôdôkro s’animait comme toujours. Les femmes étalaient les ignames, les régimes de bananes et les tomates rouges encore luisantes de rosée. Les voix se mêlaient aux cris des vendeurs d’arachides et au hennissement des ânes.

Mais ce matin-là, une tension flottait dans l’air.

Awa, la vendeuse de tomates, tira Mariam par le pagne et lui souffla :

— « Tu as remarqué Kadiatou ? Elle ne vieillit pas… ses yeux brillent la nuit comme ceux d’un chat. Moi je dis que ce n’est pas naturel. »

Mariam hocha la tête, même si elle n’avait jamais rien vu de tel. Mais le doute, déjà, avait planté ses racines.

Lorsque Kadiatou arriva au marché avec son panier de gombos, les conversations s’interrompirent brusquement. Les clientes se détournèrent, prétextant qu’elles avaient déjà acheté ailleurs. Son étal resta presque vide. Elle tenta un sourire, mais personne ne lui rendit le sien.

Le soir, Ibrahim rentra de l’école, le visage couvert de poussière et les yeux gonflés de larmes.

— « Maman… ils m’ont dit que je suis le fils d’une sorcière. Ils ne veulent plus jouer avec moi. »

Kadiatou posa ses mains calleuses sur les épaules de son fils. Elle chercha des mots, mais sa gorge se serra. Comment expliquer l’inexplicable ? Comment rassurer un enfant quand tout un village commence à douter ?

La nuit, le vent soufflait fort, et les chiens aboyaient au loin. Dans les maisons, les chuchotements continuaient. On répétait ce que chacun croyait avoir vu, ce que personne n’avait vérifié :
— « Une poule est morte devant sa porte, c’est un signe ! »
— « Son mari est mort jeune, c’est suspect… »

Ainsi, les graines de méfiance germaient, nourries par la peur et l’ignorance.

Et peu à peu, la maison de Kadiatou devint une île au milieu du village.

👉 Fin de l’épisode 2.

« Même au village de Kôdôkro, loin de nos métropoles canadiennes, la vitesse à laquelle une simple rumeur, lancée sous u...
10/15/2025

« Même au village de Kôdôkro, loin de nos métropoles canadiennes, la vitesse à laquelle une simple rumeur, lancée sous un arbre, peut briser l'amitié et isoler une famille démontre l'universalité et la puissance dévastatrice du bouche-à-oreille. »

Le Fardeau du Murmure
Épisode 1 : Le murmure sous le fromager

Dans le village de Kôdôkro, le soleil de l’après-midi caressait les toits de chaume, et les enfants jouaient à la marelle sous le grand fromager.
Parmi eux se trouvait Ibrahim, un garçon vif, fils de Kadiatou, la femme connue pour son cœur généreux. Sa cour était toujours ouverte : qui avait faim trouvait un bol de riz, qui avait soif recevait une calebasse d’eau fraîche.

Mais ce jour-là, un souffle empoisonné passa dans le vent.
Le vieux Tiénan, assis sous l’ombre de l’arbre, appela discrètement un enfant et lui glissa à l’oreille :

— « Tu sais… ta camarade Kadiatou, on dit qu’elle a le mauvais œil. Elle garde des secrets dans ses marmites… »

L’enfant, effrayé, courut répéter à son ami. L’ami le dit à sa sœur. Sa sœur en parla à sa voisine. En moins d’une heure, le bruit avait traversé le village.

Les regards changèrent. On commença à chuchoter quand Kadiatou passait. Les femmes, qui la saluaient chaque matin avec chaleur, baissaient désormais les yeux. Les enfants, qui d’ordinaire couraient vers sa porte pour grignoter des beignets, s’éloignaient en silence.

Ibrahim sentit la différence. Sur le terrain de jeu, un camarade lui lança :

— « Toi, fils de sorcière, ne viens pas dans notre cercle ! »

Le garçon resta figé, les yeux humides. Il ne comprenait pas. Hier encore, ils riaient ensemble, aujourd’hui il devenait l’enfant à éviter.

Au crépuscule, alors que le village s’emplissait de chants et de tambours, la maison de Kadiatou semblait plus sombre, plus isolée. Elle sentit sur sa peau le poids des regards et dans son cœur le froid du soupçon.

Elle murmura pour elle-même :

— « Qu’ai-je fait pour mériter ce silence autour de moi ? »

Mais déjà, le murmure s’était installé. Et nul ne savait jusqu’où il allait grandir.

👉 Fin de l’épisode 1.

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Saint-Jérôme, QC

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Tuesday 8:30am - 6pm
Wednesday 8:30am - 6pm
Thursday 8:30am - 6pm
Friday 8:30am - 6pm
Saturday 9am - 4pm
Sunday 9am - 4pm

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