Comprendre pour sortir du chaos. Tome 1

Comprendre pour sortir du chaos. Tome 1 Prochainement la parution du livre de Muscadin Jean-Yves Jason, Comprendre pour sortir du chaos. T 1

“Pourquoi Haïti est-elle si pauvre ?” : Une Analyse à partir des Réflexions de Thomas Lalime sur les Travaux de Daron Ac...
10/28/2024

“Pourquoi Haïti est-elle si pauvre ?” : Une Analyse à partir des Réflexions de Thomas Lalime sur les Travaux de Daron Acemoglu et James Robinson

Introduction
Je souhaite exprimer mon profond respect et mon appréciation pour l’économiste haïtien Thomas Lalime, qui, dans cet article, présente une analyse riche et éclairante de la pauvreté en Haïti, en s’inspirant des travaux des récipiendaires du prix Nobel d’économie 2024, Daron Acemoglu et James Robinson, « pour leurs études sur la formation des institutions et leur impact sur la prospérité »*. Le troisième lauréat, Simon H. Johnson, n’étant pas mentionné dans le titre de l’article et ne bénéficiant que d’un clin d’oeil dans le texte, je présume** que, parce que certains critiques*** ont relégué ses publications au second plan, c’est l’une des raisons expliquant leur absence dans le cadre de la réflexion de M. Lalime.

En tant que chercheur en anthropo-sociologie haïtienne, je considère que M. Lalime nous offre ici une précieuse opportunité de mieux comprendre les causes structurelles et historiques de la pauvreté en Haïti. J’adresse également mes félicitations aux lauréats du prix Nobel pour leurs contributions intellectuelles au développement économique et pour leur intérêt à cerner les mécanismes institutionnels influençant le développement des nations. À travers cette intervention, j’ai pour ambition de contribuer au débat stimulant amorcé par M. Lalime en apportant un éclairage anthropo-sociologique sur cette question complexe et cruciale.

Résumé
L’article de Thomas Lalime analyse les causes de la pauvreté en Haïti à travers les théories économiques de Daron Acemoglu et James Robinson, prix Nobel d’économie 2024. Il souligne l’impact des institutions extractives héritées de l’époque coloniale et de la persistance de structures politiques favorisant une élite restreinte. La conclusion de ces deux auteurs nobelisés est “que seuls les États comportant des institutions politiques et économiques inclusives peuvent atteindre des hauts niveaux de développement économique.” En comparant Haïti à la République dominicaine, Lalime illustre comment des choix institutionnels divergents ont conduit à des trajectoires de développement différentes. Il confronte également diverses explications géographiques et culturelles aux idées des deux économistes, tout en appelant l’élite haïtienne à réfléchir sur des solutions adaptées pour sortir le pays du « cercle vicieux » actuel.

Analyse d’ordre général
Thomas Lalime s’appuie sur l’analyse institutionnaliste développée par Acemoglu, Robinson et pour expliquer les écarts de développement entre Haïti et son voisin immédiat, la République dominicaine. L’article examine plusieurs perspectives théoriques et propose une exploration critique des explications historiques et géographiques de la pauvreté haïtienne. En outre, il fait référence aux contributions culturelles et aux perceptions sociales extérieures, y compris les préjugés largement répandus à travers l’histoire, pour analyser comment ces éléments influencent l’image d’Haïti dans l’imaginaire collectif international. Lalime met en lumière la thèse centrale d’Acemoglu et Robinson : les institutions extrêmes créées durant la colonisation ont engendré des systèmes extractifs qui persistent encore aujourd’hui, perpétuant ainsi un cycle de sous-développement.

Points d’Accord
Je partage la vision de Lalime et des Nobel que les institutions historiques d’Haïti jouent un rôle fondamental dans l’explication de sa pauvreté actuelle. La colonisation et l’esclavage ont non seulement exploité les ressources et les êtres humains, mais ont également instauré des systèmes de gouvernance axés sur la répression et l’extraction, empêchant la mise en place d’institutions inclusives et démocratiques après l’indépendance. En outre, l’idée que la “dette de l’indépendance” envers la France ait constitué un fardeau économique inégalable est convaincante, car elle reflète les politiques économiques et sociales répressives qui ont miné l’État naissant haïtien.

La mention des critiques culturelles et de la stigmatisation historique du peuple haïtien, abordée par Dubois et reprise par Lalime, est également significative. Cette perception négative, souvent alimentée par des préjugés coloniaux, souligne l’impact persistant des stéréotypes sur la manière dont Haïti est perçue et soutenue internationalement.

Points de Désaccord
Bien que convaincant, l’argument institutionnaliste dominant proposé par Acemoglu, Robinson (et Johnson) pourrait bénéficier d’une perspective plus nuancée quant à l’impact des variables culturelles et sociales internes. Certes, Lalime mentionne l’aspect institutionnel comme un pilier fondamental des difficultés haïtiennes, mais l’absence de débat sur les pratiques politiques contemporaines et l’engagement citoyen dans la reconstruction de l’État peut sembler réducteur. D’un point de vue anthropo-sociologique, il serait pertinent de souligner comment certaines pratiques culturelles et organisations sociales internes ont également un rôle adaptatif ou contestataire face aux institutions oppressives.

En outre, la thèse géographique de Diamond y relative est abordée mais pourrait être davantage explorée dans ses limites. Les facteurs environnementaux, notamment les conditions climatiques, la faible pluviométrie et la déforestation, nécessitent une attention particulière dans l’analyse de la pauvreté haïtienne, car ils influencent directement les capacités agricoles et les conditions de vie des communautés rurales.

Perspectives
Pour compléter cette analyse, une approche pluridisciplinaire englobant l’anthropologie, l’économie politique et la sociologie semble essentielle. Les contributions théoriques de Bourdieu sur le capital symbolique et de Max Weber sur l’éthique protestante pourraient offrir des outils conceptuels pour examiner comment les structures de pouvoir et les valeurs culturelles influencent la persistance des inégalités et l’évolution des institutions en Haïti. Une exploration des dynamiques locales, notamment des mouvements sociaux et des initiatives communautaires, permettrait aussi de repenser la relation entre l’État et ses citoyens et d’ouvrir des pistes pour des institutions plus inclusives.
En guise de conclusion
L’article de Thomas Lalime constitue une excellente synthèse des analyses théoriques et des contextes historiques influençant la pauvreté haïtienne. Tout en reconnaissant la centralité des institutions dans la persistance des inégalités, il est également nécessaire d’examiner les autres dimensions contributives pour une compréhension holistique du problème. En tant qu’anthropo-sociologue, je vois une richesse dans l’interaction entre les facteurs institutionnels, culturels et environnementaux qui définissent les défis du développement haïtien. Les efforts futurs en matière de recherche et de politiques doivent intégrer ces perspectives afin de proposer des solutions qui soient véritablement adaptées aux réalités locales. J’avoue que cette partie de ma réflexion m’a été inspirée par l’approche de Cecilia Garcia Peñalosa résumée en ces termes : “L’approche proposée par Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson a été critiquée pour laisser peu de place à l’élaboration de politiques. Selon eux, le passé d’un pays détermine la qualité de ses institutions, qui à leur tour façonnent sa richesse relative. De plus, lorsque les institutions changent, c’est le résultat d’une combinaison de caractéristiques économiques et sociales profondément ancrées, qui ne peuvent être modifiées rapidement par des politiques. Il y a une part de vérité à dire que ces théories et preuves impliquent un certain degré de déterminisme historique et rendent souvent difficile la modification de la répartition existante de la richesse nationale dans le monde. Cependant, nous ne pouvons pas non plus influencer la vitesse à laquelle la Terre tourne autour du Soleil, mais cela ne nous empêche pas de reconnaître l’importance fondamentale de la contribution de Galilée à notre compréhension du monde.” (cf. Cecilia Garcia Peñalosa, Prix Nobel d’économie 2024 : les institutions, source de prospérité économique, amse, 14 octobre 2024in https://www.amse-aixmarseille.fr/fr/actualite/prix-nobel-d’économie-2024-les-institutions-source-de-prospérité-économique.

Notes
*Lu dans le reportage de Le Monde du 14 octobre 2024 : “ Les chercheurs, tous les trois travaillant aux Etats-Unis, ont été distingués « pour leurs études sur la façon dont les institutions sont formées et affectent la prospérité », a exposé le jury dans ses attendus. « Réduire les énormes différences de revenus entre les pays est l’un des plus grands défis de notre époque. Les lauréats ont montré l’importance des institutions pour y parvenir », a déclaré Jakob Svensson, président du comité du prix en sciences économiques, cité dans un communiqué. « Les lauréats de cette année ont été les pionniers de nouvelles approches, à la fois empiriques et théoriques, qui ont fait progresser de manière significative notre compréhension des inégalités mondiales », a précisé M. Svensson devant la presse.
Best-sellers
En examinant les différents systèmes politiques et économiques introduits par les colonisateurs européens, les trois économistes ont pu mettre en évidence un lien entre les institutions et la prospérité, écrit le comité dans son communiqué.
M. Acemoglu, 57 ans, est professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), tout comme M. Johnson, 61 ans, M. Robinson, 64 ans, est professeur à l’université de Chicago.
« C’est un véritable choc et une nouvelle extraordinaire », a réagi M. Acemoglu, interrogé par le comité Nobel. Daron Acemoglu est auteur de plusieurs best-sellers dont Why Nations Fail : The Origins of Power, Prosperity, and Poverty (traduit en français par Prospérité, puissance et pauvreté : Pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres). M. Acemoglu est connu pour ses « travaux sur la manière dont les institutions, sur le long terme, facilitent ou entravent la croissance économique ». cf. https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/10/14/le-prix-nobel-d-economie-2024-attribue-a-daron-acemoglu-simon-johnson-et-james-robinson-pour-leurs-recherches-sur-les-differences-de-prosperite-entre-les-nations_6351558_3234.html
** Le verbe présumer, dans une perspective philosophico-technique, renvoie à l’acte de poser une hypothèse ou de tenir pour vrai un énoncé ou une situation sans preuve explicite mais en s’appuyant sur des indices, des normes ou des présupposés implicites.
Sur le plan épistémologique, présumer désigne donc un jugement anticipatif, impliquant une forme de connaissance partielle qui reste ouverte à la révision ou à la confirmation ultérieure. Présumer suppose une confiance préalable dans des données ou dans des schémas cognitifs établis par l’expérience, la logique ou la probabilité. Dans ce sens, le concept se situe à mi-chemin entre croire et savoir, en s’appuyant sur des indices suffisants pour une acceptation provisoire mais non exhaustive.
En droit et en logique, le terme revêt un rôle plus technique. Par exemple, une présomption (comme la présomption d’innocence) implique une hypothèse de vérité adoptée jusqu’à preuve du contraire, fonctionnant comme un cadre normatif. Ce cadre impose une orientation par défaut (ex. : considérer quelqu’un comme innocent) en attendant que des éléments nouveaux viennent confirmer ou infirmer cette hypothèse.
***Les historiens, Gérard Béaur et Pablo F. Luna, dans une tribune disent que la these de “Simon affirmant explicitement qu’il suffit de changer les institutions pour obtenir le progrès croit discerner une relation mécanique entre le niveau de produit intérieur brut (PIB) et la qualité des institutions est infirmée par les faits historiques. A noter que leur critique s’étend aux deux autres lauréats auteurs de Why Nations Fail. The Origins of Power, Prosperity, and Poverty (Profile Books, 2013). Tel n’est pas l’objet de mon analyse.

Bibliographie commentée
1. Acemoglu, Daron et Robinson, James. Pourquoi les nations échouent : Les origines du pouvoir, de la prospérité et de la pauvreté. Fayard, 2012.
Dans ce livre devenu incontournable, les auteurs expliquent que les différences entre pays riches et pauvres sont en grande partie dues à leurs institutions. Selon eux, des institutions inclusives favorisent la croissance économique, tandis que les institutions extractives mènent à la pauvreté et à l’instabilité. Une analyse pertinente pour comprendre les difficultés structurelles d’Haïti dans son développement économique.
2. Acemoglu, Daron et Robinson, James. Les origines de la richesse des nations : Institutions, idéologies et développement économique. Le Livre de Poche, 2013.
Ouvrage phare sur les causes des inégalités de richesse entre nations, Acemoglu et Robinson argumentent que la prospérité d’un pays dépend avant tout de la qualité de ses institutions politiques et économiques. Ce livre éclaire de nombreux points abordés dans le texte de Lalime, en analysant les conditions institutionnelles qui influencent la trajectoire économique des nations. Deshommes, Fritz. Réflexions sur l’économie haïtienne : Passé, présent et perspectives d’avenir. Editions de l’Université d’État d’Haïti, 2015.
Fritz Deshommes propose une analyse approfondie de l’économie haïtienne, expliquant comment l’histoire politique et économique du pays a façonné ses structures actuelles. L’auteur propose des pistes de réflexion sur le développement et la modernisation économique d’Haïti, en soulignant la nécessité d’adapter les solutions aux réalités locales. Diamond, Jared. Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie. Gallimard, 2006.
Ce classique explore les raisons pour lesquelles certaines sociétés prospèrent tandis que d’autres échouent. Diamond examine des cas variés, dont Haïti et la République dominicaine, mettant en avant les facteurs écologiques et sociaux qui influencent le destin d’une nation. Dubois, Laurent. Haïti : Les secousses de l’histoire. Picador, 2013.
Ce livre propose une exploration détaillée de l’histoire d’Haïti, en soulignant la complexité des structures sociales et les enjeux de la post-indépendance. Dubois y critique les explications superficielles de la pauvreté d’Haïti, cherchant à démontrer que les racines des difficultés actuelles se trouvent dans les institutions coloniales et les relations de pouvoir postcoloniales. Fick, Carolyn. Les voix de l’indépendance : révolution haïtienne et discours d’émancipation dans les Caraïbes francophones.
Un ouvrage sur l’histoire de la révolution haïtienne et l’impact durable des idées de liberté et d’indépendance sur la région. Fukuyama, Francis. Les origines de l’ordre politique : des temps préhumains à la Révolution française.
Fukuyama explore le développement des institutions politiques et leur impact sur la société, offrant un cadre d’analyse applicable à des contextes comme celui d’Haïti. Jason Muscadin Jean-Yves. Comprendre pour sortir du chaos. Manuel d’histoire critique. Tome 1. New York Publishers, 2024.
Cet ouvrage analyse les événements clés de l’histoire haïtienne et leurs impacts sur la société actuelle dans une perspective critique et multidisciplinaire. Il explore les origines des structures sociales et politiques en Haïti, soulignant les facteurs internes et externes qui ont conduit au “chaos” actuel. North, Douglass. Leçons d’économie institutionnelle. Editions La Découverte, 2007.
Dans cet ouvrage, North examine les institutions économiques et leur impact sur le développement des nations. Il montre comment les différences institutionnelles influencent la prospérité des pays, un point crucial pour comprendre la situation de pays comme Haïti. Platteau, Jean-Philippe. Vers une économie politique du développement : Institutions, conflits et croissance. Editions de Boeck, 2015.
Ce livre offre une analyse de l’économie du développement en se concentrant sur le rôle des institutions dans les conflits et la croissance économique. Platteau souligne que les structures politiques et économiques doivent être inclusives pour favoriser un développement durable. Piketty, Thomas. Le Capital au XXIe siècle. Editions du Seuil, 2013
Piketty examine l’évolution de l’inégalité économique dans les sociétés modernes, avec un accent sur la nécessité de réguler le capitalisme pour éviter l’accroissement des inégalités. Seitenfus, Ricardo. « L’échec de l’aide internationale à Haïti. Dilemmes et égarements ». 2015
Seitenfus critique l’influence des ONG en Haïti et montre comment elles peuvent perpétuer la dépendance économique et fragiliser l’État haïtien.

Port-au-Prince, le 27 octobre 2024

Muscadin Jean-Yves Jason
Chercheur en histoire ET en anthropo sociologie
Archiviste
[email protected]

Après l’Américaine Claudia Goldin, primée en 2023 pour ses travaux sur l’évolution de la place des femmes sur le marché de l’emploi, le comité Nobel a récompensé les trois chercheurs.

Fondasyon Ayiti1804-2054 = 250 ans2024-2054 = 30 ansJour J-2081Citoyens, il est temps pour vous de sortir de la boîte de...
10/24/2024

Fondasyon Ayiti
1804-2054 = 250 ans
2024-2054 = 30 ans
Jour J-2081

Citoyens, il est temps pour vous de sortir de la boîte de pensées qui construisent l’illusoire
« réalité » de notre Haïti.
Le temps est venu d’incarner notre grandeur.
Le temps est venu de nous souvenir.
Le temps est venu de reconnaître et d’incarner notre Lumière.

COMPRENDREQue penser de l’étude de Jacques Renaud Stinfil, Altérité d’aliénation coloniale. Le drame de la rencontre imp...
10/24/2024

COMPRENDRE

Que penser de l’étude de Jacques Renaud Stinfil, Altérité d’aliénation coloniale. Le drame de la rencontre impossible entre sujets colonisés haïtiens et dominicains in Études caribéennes # 56 / décembre 2023. Le dilemme d’Haiti : d’une crise à l’autre ?

L'article de Jacques Renaud Stinfil, “Altérité d’aliénation coloniale. Le drame de la rencontre impossible entre sujets colonisés haïtiens et dominicains”, explore la problématique de l'altérité et de l'aliénation héritée de la colonisation dans le contexte des relations haïtiano-dominicaines. Stinfil, s'inspirant des théories de Frantz Fanon, analyse comment la dichotomie coloniale entre les dominants et les dominés a évolué vers une « trichotomie altéritaire » dans les sociétés post-coloniales d'Haïti et de la République dominicaine.

Le point central de son étude repose sur l'idée que la colonisation a instauré une frontière non seulement géographique, mais aussi symbolique, basée sur la race et la culture, entre les deux pays. Cette frontière, liée à une violence historique, se perpétue sous des formes nouvelles, affectant les identités nationales et les relations entre les Haïtiens et les Dominicains. La colonisation a en effet créé une dichotomie entre l’Autre (colonisateur blanc) et l’autre (colonisé noir), mais cette structure se complexifie avec l'introduction des métis, créant une aliénation identitaire interne et une division du « soi » qui empêche une véritable rencontre ou réconciliation entre les deux peuples.

L’étude de Stinfil montre que les deux sociétés continuent de reproduire les fractures coloniales, réitérant ainsi des divisions raciales et des hiérarchies sociales héritées, ce qui rend impossible tout rapprochement authentique entre Haïtiens et Dominicains, tant sur le plan symbolique que sur le plan social.

En somme, le texte présente un cadre critique pour comprendre les tensions actuelles entre Haïti et la République dominicaine, en soulignant comment l'héritage colonial continue de façonner les dynamiques de pouvoir et les perceptions de l'altérité dans ces deux sociétés.

Renaud Stinfil Jacques, Altérité d’aliénation coloniale. Le drame de la rencontre impossible entre sujets colonisés haïtiens et dominicains

Renaud Stinfil Jacques](https://journals.openedition.org/ etudescaribeennes/29754) [oai_ citation:1,Altérité d’aliénation coloniale. Le drame de la rencontre impossible entre sujeopenedition.org/etudeset dominicains] (https://journals. openedition.org/etudes caribeennes//29714?lang=en).

10/23/2024

Court-circuit du système…

10/23/2024

Clin d'ceil au 4 november 2024 ...
-Quand le concept de démocratie représentative apparaît-il pour la première fois ?
- Nadia Urbinati : Selon Gordon Wood, l’expression a été utilisée pour la première fois par Alexandre Hamilton en 1777 dans une lettre à Gouverneur Morris. La Révolution Américaine, contrairement à la Révolution française, n’a pas fait l’expérience d’un conflit dramatique entre souveraineté populaire et représentation et a sans doute fourni le premier effort décisif pour dissocier la démocratie des Modernes de celle des Anciens, c’est-à-dire la démocratie « représentative » de la démocratie « pure ». Afin de marquer la séparation et d’éviter toute confusion, les leaders américains ont préférés utiliser le terme « républicain » pour caractériser leur gouvernement populaire. En tous les cas, le terme « démocratie représentative » était utilisé de manière plus systématique au début des années 1790, en particulier par Paine, Condorcet et Sieyès. Dans les Bases de l’ordre social (1794), Sieyès opère une distinction intéressante entre deux interprétations du gouvernement représentatif, dont une seule est démocratique même si les deux sont fondées sur le principe des élections. Ces deux interprétations sont applicables à des territoires importants et fortement peuplés, mais la première consiste à faciliter « des rencontres partielles dans des localités diverses » tandis que la seconde consiste uniquement à « nommer des députés à une assemblée centrale ».
cf.Hélène Landemore, La démocratie représentative est-elle réellement démocratique ? in La vie des idées du 7 mars 2008, p
[https://laviedesidees.fr/La-democratie-representative-est-elle-reellement-democratique]

10/23/2024

Le modèle transitologique en question ?

Jean-Jacques Dessalines : Un Symbole Universel de Liberté, de Droits de l'Homme et de Dignité pour un Nouvel Ordre Mondi...
10/23/2024

Jean-Jacques Dessalines : Un Symbole Universel de Liberté, de Droits de l'Homme et de Dignité pour un Nouvel Ordre Mondial Juste et Humain

Dans un monde de plus en plus interconnecté, les défis globaux tels que les inégalités, les injustices et les conflits nous rappellent l’urgence de repenser notre manière de vivre ensemble. La construction d'un nouvel ordre mondial basé sur le respect de l'autre et l'autodétermination des peuples s’impose comme une nécessité pour bâtir des sociétés justes et durables. Cette vision implique la reconnaissance des spécificités de chaque culture, tout en promouvant des valeurs universelles de dignité et de solidarité. Dans ce contexte, la figure de Jean-Jacques Dessalines prend une signification particulière. Leader de la première révolution réussie pour le respect de la dignité humaine dans le monde, Dessalines incarne non seulement le combat pour la liberté et la souveraineté, mais aussi la force et la résilience nécessaires pour forger un monde où chaque peuple peut tracer son propre chemin.

Symbole Universel de la Lutte pour la Liberté et les Droits de l'Homme
Dessalines a dirigé la partie de l’ouest de l’île de Saint Domingue vers la liberté en 1804, devenant ainsi le symbole d'une résistance victorieuse contre toutes les formes d'oppression, notamment l'esclavage. À une époque où les droits fondamentaux de millions de noirs étaient niés, Dessalines a mené une révolte qui non seulement a libéré les oppressés, mais a également réaffirmé l'importance du respect des droits humains pour tous. En ce sens, il est une figure emblématique dans la lutte universelle pour le respect des droits de l'homme et continue d’inspirer les mouvements pour la justice sociale dans le monde entier.

Défenseur de la Souveraineté et de la Dignité Humaine
Dessalines a montré que la souveraineté et la dignité sont essentielles pour toute nation et tout peuple. En libérant son bassin de vie de l'exploitation coloniale, il a défendu non seulement le droit du peuple auquel il appartient à décider de son propre destin, mais aussi le principe fondamental que tous les individus méritent le respect et la liberté. Son exemple résonne aujourd'hui pour toutes les nations et tous les peuples qui aspirent à l’autonomie et à la dignité, et qui refusent d'être réduits à des ressources à exploiter.

Porteur d’une Vision de Justice Sociale
Au-delà de la liberté, Dessalines prônait une société où l'esclavage et les privilèges de race ou de classe n’auraient plus leur place. En abolissant l'esclavage et en proclamant l'égalité pour tous, il a jeté les bases d'une société où la justice ne se contente pas de mots, mais d'actions concrètes. Il a ainsi posé les principes d'un monde où la justice sociale est un droit, non un privilège, inspirant des générations de mouvements de libération et de lutte pour l'égalité.

Un Rayonnement dans les Luttes de Libération Mondiales
La révolution dans la partie de l’ouest de l’île de Saint Domingue sous la direction de Jean Jacques Dessalines, a servi de modèle et d'inspiration pour de nombreux mouvements de libération, depuis les luttes anti-esclavagistes jusqu’aux luttes contemporaines pour les droits civiques et les droits des peuples autochtones. Par son leadership et son engagement, le plus grand révolutionnaire de tous les temps a prouvé que le combat pour la dignité humaine et l'auto-détermination est un combat universel. Son héritage transcende les frontières et les époques, et continue d’éclairer la voie pour ceux qui luttent contre l'oppression, où qu'ils soient.

Visionnaire pour un Monde Vivable et Solidaire
En libérant la partie de l’ouest de l’île de Saint Domingue, Dessalines rêvait d'une société accueillante et inclusive. Après la foundation d’Haïti, il a offert la citoyenneté haïtienne à tous les marrons (africains, autochtones et à tous ceux, fuyant l’esclavage de par le monde) illustrant l’importance de bâtir des sociétés respectueuses de la diversité humaine. Son héritage enseigne que le monde doit être fondé sur l’accueil et la solidarité, des valeurs plus que jamais nécessaires pour bâtir un avenir viable et humain.

Jean-Jacques Dessalines incarne une vision universelle de la lutte pour un monde où chaque individu est respecté dans sa dignité et où chaque peuple a le droit de tracer sa propre voie. En puisant dans son héritage, nous trouvons des enseignements pour bâtir un ordre mondial fondé sur l’égalité, la justice et le respect mutuel. Son combat rappelle que la lutte pour un monde plus juste et plus humain n'est jamais vaine, et que chaque peuple, en affirmant sa souveraineté et sa dignité, peut contribuer à un avenir global plus équitable et harmonieux.

Mèsi Papa Desalin !

10/23/2024

La cruelle vérité est que plusieurs pays nécolonialistes du monde ne nous aiment pas.

Transcender pour sortir du chaos et accéder à la vérité.Partie 2 : Étude de cas : Haïti – Un pays en quête de transcenda...
10/22/2024

Transcender pour sortir du chaos et accéder à la vérité.

Partie 2 : Étude de cas : Haïti – Un pays en quête de transcendance et de vérité face au chaos

Yon lòt Chimen pou yon lòt konsyans

A HAÏTI
Aux Archelois et aux masses de Solino, les nouveaux persécutés

Haïti, premier espace de liberté anti esclavagiste du monde, est un pays chargé d’histoire, de luttes et de résistance. Cependant, depuis sa fondation en 1804, ce pays a souvent été pris dans un cycle de crises politiques, économiques, et sociales, qui ont façonné son parcours. En examinant sa situation d’aujourd’hui, il est possible d’observer une illustration saisissante du chaos, tant à l'échelle sociale qu'individuelle, et la quête de transcendance qui en découle pour trouver une vérité collective et une rédemption nationale.

-Contexte historique : L'indépendance comme fondement du chaos structurel
La partie ouest de l’île de Saint Domingue a acquis son indépendance après une révolution sanglante contre la France, devenant ainsi un symbole de liberté pour les esclaves du monde entier. Cependant, cette indépendance a rapidement été assombrie par un lourd tribut économique : Haïti a été forcé de verser une dette astronomique à la France pour être reconnu en tant que nation indépendante. Ce fardeau économique a non seulement saigné les ressources du pays, mais a aussi entravé son développement pendant des décennies.

L’indépendance, bien qu’héroïque, s'est accompagnée de divisions internes, notamment des luttes de pouvoir entre élites politiques, conflits raciaux entre descendants d’esclaves africains et mulâtres, ainsi que des tensions géopolitiques avec d’anciennes puissances esclavagistes d’Europe et les Etats Unis d’Amérique du nord, nouvellement indépendants et dont l’économie est basée sur l’esclavage. Après l’assassinat du Père de la patrie, l’Empereur Jacques 1er, le chaos asseoit son règne en fondant la république d’Haïti. D’indépendant, Haiti sombrera dans une dépendance qui fera du pays le backyard americain au nom de la doctrine Monroe.

-Les obstacles à la transcendance : Une réflexion sur les défis structurels
Malgré la résilience et la force culturelle d’Haïti, le pays fait face à plusieurs obstacles majeurs qui rendent la transcendance du chaos difficile. Parmi ces obstacles, on trouve les problèmes structurels profondément enracinés dans le système économique, politique et social du pays.
a-Les inégalités sociales : L’une des principales sources de chaos en Haïti est l’extrême inégalité qui existe entre les élites et la population générale. Cette inégalité se manifeste non seulement par l’écart de richesse, mais aussi par l'accès aux services publics comme la santé et l'éducation. Une minorité de riches familles détient la majorité des ressources économiques, tandis qu'une grande partie de la population vit dans la pauvreté extrême. Cette fracture sociale alimente les tensions et les frustrations, rendant difficile toute forme de réconciliation nationale.
a-La faiblesse des institutions: Haïti souffre de la faiblesse de ses institutions publiques. La corruption, qui gangrène le système politique, empêche la mise en œuvre de réformes structurelles nécessaires pour renforcer l’État de droit. Cette situation maintient le pays dans un état de fragilité institutionnelle, où l’impunité des élites et le manque de transparence nuisent à toute possibilité de gouvernance stable. Transcender le chaos passe inévitablement par la reconstruction de ces institutions afin qu’elles puissent répondre aux besoins des citoyens.
b-Les influences extérieures: Depuis la foundation de la république d’Haïti, elle a été sous l’influence d’acteurs extérieurs, qu’il s’agisse de puissances coloniales ou d’organisations internationales. L’ingérence des États-Unis, notamment à travers des interventions militaires et diplomatiques, ainsi que les pressions économiques exercées par des institutions telles que le FMI et la Banque mondiale, ont souvent exacerbé les crises internes. Ces influences extérieures, bien que parfois motivées par des intentions humanitaristes, ont également conduit à des politiques néfastes qui ont creusé les inégalités et fragilisé l’économie haïtienne.
c-Le poids de l’aide internationale : Paradoxalement, l’aide internationale, bien qu’essentielle pour répondre aux crises humanitaires, a également contribué à un système de dépendance. Les millions de dollars injectés en Haïti, notamment après des catastrophes naturelles, n’ont pas toujours été utilisés efficacement. Une partie de cette aide a été détournée, et une autre partie a été gérée par des ONG étrangères qui ont souvent fonctionné en parallèle des institutions locales, sans renforcer les capacités de ces dernières. Cette approche a parfois affaibli l’État haïtien, en créant une sorte de tutelle internationale qui perpétue une forme de néocolonialisme économique.

-Les voies vers la transcendance : Solutions pour sortir du chaos
Pour transcender ces obstacles, il est essentiel de se tourner vers des solutions qui s’inscrivent à la fois dans le court et le long terme, tout en prenant en compte les dynamiques locales et globales. La transformation de Haïti passera par plusieurs leviers essentiels :
a-Fonder l’État de droit : La première étape pour sortir du chaos est de fonder l’État de droit. Cela signifie mettre fin à l’impunité qui règne parmi les élites et instaurer des institutions judiciaires indépendantes et efficaces. La lutte contre la corruption doit être une priorité absolue. En renforçant la justice et la transparence, Haïti pourra progressivement rétablir la confiance entre le peuple et ses dirigeants, et poser les bases d’un système plus équitable.
b-Investir dans l’éducation et la formation : Le développement du capital humain est crucial pour transcender la pauvreté et le chaos social. Investir dans une éducation de qualité pour tous, dès le plus jeune âge, permettra de créer une génération de leaders capables de relever les défis du pays. De plus, la formation professionnelle est essentielle pour donner aux jeunes des compétences qui leur permettront de contribuer au développement économique local. Une population éduquée est une population capable de faire face aux crises de manière plus résiliente.
c-Redynamiser l’économie locale : Haïti doit diversifier son économie pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l’aide internationale et des importations. L’agriculture, qui occupe une place centrale dans la culture et l’économie du pays, pourrait être revitalisée par des politiques de soutien aux petits producteurs et une meilleure gestion des ressources naturelles. Par ailleurs, le tourisme, malgré les défis liés à la sécurité, reste un secteur potentiel à développer en mettant en valeur le patrimoine culturel et naturel unique d'Haïti.
d-Mobiliser la diaspora haïtienne : Comme mentionné précédemment, la diaspora haïtienne représente une force immense pour le pays. Haïti doit trouver des moyens d’intégrer davantage cette diaspora dans son développement, que ce soit par des incitations au retour d’investissements ou par des programmes de transfert de compétences. La diaspora peut jouer un rôle clé dans la reconstruction économique et sociale du pays, en apportant des ressources, des idées nouvelles et une expertise précieuse.
e-Favoriser une gouvernance participative et locale : Pour que le développement soit durable, il est impératif que la gouvernance soit décentralisée et que les citoyens soient impliqués dans la prise de décision. Les solutions locales, ancrées dans les réalités culturelles et communautaires d'Haïti, sont souvent plus efficaces que les politiques imposées de l’extérieur. Le développement d'initiatives locales de gouvernance, où les communautés gèrent elles-mêmes leurs ressources et projets, peut contribuer à renforcer la cohésion sociale et à réduire les conflits internes.

-Vers un nouveau contrat social :
a-La lute contre l’insécurité
La démarche consistera à établir un nouveau contrat social axé sur la lutte contre l'insécurité et les gangs armés, en renforçant les institutions étatiques, la justice et la sécurité publique. Cela passe par la réforme des forces de l’ordre, l'amélioration des conditions de vie dans les zones marginalisées, et la création d'opportunités économiques pour contrer le recrutement par les gangs. Il est crucial d'impliquer les communautés locales, la société civile et le secteur privé dans ce processus, tout en s'assurant que les droits de l’homme et l’état de droit soient respectés. Une approche globale et inclusive peut ainsi restaurer la confiance des citoyens et garantir une paix durable. En complément, ce nouveau contrat social doit inclure des programmes de réhabilitation pour les jeunes membres de gangs non incriminés et des initiatives de prévention auprès des jeunes les plus vulnérables, afin de briser le cycle de la violence. La coopération internationale, tant sur le plan sécuritaire que financier, est également essentielle pour soutenir les efforts locaux et affronter les réseaux criminels transnationaux. Une telle stratégie, fondée sur la justice sociale et l'inclusion, permettra de bâtir des bases solides pour un développement durable et une sécurité collective.
b-Reconstruire la confiance nationale
Enfin, pour transcender le chaos et trouver une vérité commune, Haïti doit établir un nouveau contrat social. Ce contrat devrait être basé sur la justice, l'égalité, et la participation citoyenne. Il ne pourra être réalisé que si toutes les parties prenantes, y compris les élites économiques, la société civile, et les communautés marginalisées, s’engagent à réformer ensemble le pays.
Les processus de réconciliation, comme ceux observés dans d'autres pays ayant traversé des périodes de violences ou de divisions internes, pourraient être explorés. Une Commission vérité et réconciliation pourrait permettre de revisiter les moments les plus sombres de l’histoire d’Haïti et de guérir les blessures qui persistent encore. Ce processus pourrait jeter les bases d’une nouvelle ère de confiance et d’engagement collectif pour le futur du pays.

En guise de conclusion : L'espoir d'une transformation nationale
Haïti est un pays de paradoxes : il est à la fois marqué par le chaos, mais aussi par une résilience extraordinaire. Transcender le chaos pour accéder à une vérité nationale est une tâche difficile, mais pas impossible. Cela nécessitera des efforts soutenus, non seulement de la part des Haïtiens eux-mêmes, mais aussi de la communauté internationale, qui doit revoir son approche de l’aide et de la coopération.
Le potentiel de transformation d’Haïti est réel, et il est ancré dans son histoire de résistance, sa culture vibrante, et la détermination de son peuple. Le chemin vers la transcendance et la vérité demandera du temps, de la patience et un profond engagement à tous les niveaux de la société. Mais si Haïti parvient à surmonter ses obstacles, il pourrait devenir un modèle de renaissance et de transformation pour d’autres nations confrontées à des défis similaires.

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