19/05/2025
• HISTOIRE •
Il y a des lieux où l’histoire s’invite sans prévenir.
Le Château Carqueiranne en fait partie.
Lorsque Vincent Lamour découvre ce domaine, il ignore encore que ses fondations racontent bien plus que le Château Richet indiqué sur les cartes varoises. Le nom Château Carqueiranne figure déjà sur les cartes de Cassini au XVIIIe siècle, bien avant l’arrivée d’Alfred Richet en 1873.
Les archives remontent jusqu’en 1217, avec la mention de Guillaume de Carcairana, seigneur originaire de Milan comme l’atteste le registre du pape Innocent IV en 1252. Puis viennent les Thomas de Fos, des chevaliers liés aux croisades. En tout, sept propriétaires sont déjà identifiés.
Le domaine s’étendait autrefois sur plus de 250 hectares de terres agricoles et viticoles. Une chapelle du XVIIIe siècle, en cours de restauration, en dit long sur l’âme du lieu. On y apprend même que l’évêque de Toulon Louis de la Tour du Pin de Mautauban y mourut en 1737, preuve que le château était déjà bâti à cette époque.
Puis vient une période singulière.
Charles Richet, Prix Nobel de médecine en 1913, transforme le château en laboratoire d’idées. Il y mène des expériences de métapsychique avec la médium napolitaine Eusapia Palladino, écrit des pièces de théâtre jouées par Sarah Bernhardt et construit avec l’ingénieur Victor Tatin les premiers aéroplanes à vapeur. Carqueiranne devient alors, l’espace d’un instant, un foyer de l’innovation aéronautique mondiale.
Aujourd’hui, Vincent Lamour poursuit cette aventure, en redonnant vie au domaine tout en révélant, pas à pas, les trésors de son passé grâce au soutien d’historiens passionnés comme René Ghiglione, qui nous a hélas quitté en novembre dernier et Roger Reineri.
A suivre…